Dans le Pacifique Nord, l'intensité du bruit sous-marin a doublé chaque décennie au cours des 60 dernières années. Le bruit provenant de la navigation, de l'exploration sismique et des sonars militaires contribue au bruit sous-marin et peut avoir un impact sur la capacité des cétacés (baleines, dauphins et marsouins) à mener à bien des processus vitaux tels que la recherche de nourriture, la recherche de partenaires et la navigation dans leur environnement sous-marin. Ces effets se font sentir de différentes manières selon les espèces de baleines.
Baleines à dents :
Les baleines à dents dépendent de l'écholocation et de la communication acoustique pour la recherche de nourriture, la navigation et la socialisation. Les perturbations acoustiques provenant de sources telles que le bruit des navires et la construction perturbent ces processus cruciaux, affectant leur capacité à trouver des proies, à maintenir la cohésion du groupe et à s'engager dans des comportements d'accouplement. Les espèces qui vivent dans les zones côtières peu profondes sont particulièrement vulnérables en raison de leur chevauchement avec l'activité humaine. Le ralentissement de la vitesse des navires a donné des résultats prometteurs en matière de réduction du bruit sous-marin. Un essai réalisé dans le détroit de Haro a montré une réduction significative des niveaux de bruit des navires et du bruit ambiant lorsque les navires réduisaient volontairement leur vitesse. Ces résultats confirment que la réduction de la vitesse est une mesure efficace pour atténuer l'impact du bruit des navires sur les populations d'orques dans la mer des Salish.
Baleines à fanons :
Le bruit ambiant provenant des activités humaines peut masquer les appels à basse fréquence des baleines à fanons, qui sont essentiels à leur communication sociale. Les niveaux croissants de bruit à basse fréquence provenant de la navigation, de l'exploration sismique et des sonars militaires constituent une menace importante pour le rétablissement des baleines bleues, des rorquals communs et des baleines à bosse en Colombie-Britannique, car ils peuvent gêner leurs vocalisations et perturber leur habitat.
Espèces hauturières :
Les espèces hauturières, notamment les baleines à bec de Baird et de Cuvier, sont sensibles aux effets négatifs de la pollution sonore. Les bruits anthropogéniques dans les environnements offshore, tels que l'exploration sismique et les sonars militaires, peuvent perturber et blesser ces baleines, comme le montrent les échouages et les nécropsies indiquant une maladie des bulles de gaz causée par leurs réactions comportementales au bruit. Les comportements d'évitement des baleines à bec de Cuvier, tels que la nage intense et la réduction de la durée de la surface, augmentent leur vulnérabilité à l'embolie gazeuse.