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La pollution des océans est généralement une mauvaise nouvelle qui évoque des images d'orques chargés de PCB, de pygargues à tête blanche dont la coquille d'œuf est amincie par le DDT et de préoccupations concernant la sécurité des fruits de mer. Si la découverte de ces histoires effrayantes peut sembler décourageante pour beaucoup, je trouve cela étrangement réjouissant. Pourquoi ? Parce que ce type d'information peut nous aider, moi et d'autres, à identifier les polluants préoccupants, à suivre les tendances dans le temps, à déterminer les impacts sur la vie marine et à remonter la piste de la pollution jusqu'à sa source.

Ainsi, ces recherches nous permettent de travailler avec les régulateurs, les autorités urbaines, les industries et les autres parties prenantes pour mettre un terme au rejet de substances nocives dans notre environnement océanique. Alors que les mauvaises nouvelles concernant notre environnement semblent s'enchaîner sans fin, il convient de souligner que tout n'est pas sombre. De nombreux scientifiques ont fait des découvertes sur la pollution des océans qui ont conduit à l'élaboration de réglementations, au contrôle des sources, à des opérations de nettoyage et à des pratiques exemplaires.

Épaulard pollution des océans
Comment la pollution remonte la chaîne alimentaire jusqu'aux orques.

Certaines réussites sont en train de voir le jour ici même, dans nos propres eaux côtières. Nous avons tout d'abord découvert que les orques de la région étaient les mammifères marins les plus contaminés par les PCB au monde (Ross et al. 2000), ce qui a suscité une vague d'attention médiatique à propos d'un produit chimique terrible. Cependant, nous avons depuis documenté une réduction significative des niveaux de PCB chez ces orques, reflétant les réglementations mises en place dans les années 1970 (Hickie et al. 2007).

Les phoques communs de la mer des Salish racontent une histoire similaire. On a rapporté des niveaux de PCB sept fois plus élevés chez les phoques vivant dans le Puget Sound que dans le détroit de Géorgie, ce qui a entraîné des effets sur leur santé (Mos et al. 2006). Pourtant, une rétrospective à long terme des concentrations de PCB chez ces phoques révèle une amélioration spectaculaire entre les années 1980 et aujourd'hui (Ross et al. 2013).

Containers océaniques.
Les niveaux de PCB ont diminué chez les phoques communs après l'interdiction.

L'histoire du succès des PCB ne se limite pas à cette catégorie de produits chimiques industriels. Un certain nombre de produits chimiques qui partagent des propriétés similaires figurent sur la "mauvaise liste" du Canada. Il s'agit de produits chimiques qui sont persistants, bioaccumulatifs et toxiques. Beaucoup de ces produits chimiques ont été interdits au Canada, et les nouveaux produits chimiques ne peuvent pas présenter ces caractéristiques. Bien que cela n'empêche pas tous les impacts associés aux produits chimiques actuellement utilisés, ce régime réglementaire réduit les risques d'une nouvelle catastrophe environnementale au sommet de la chaîne alimentaire. De plus, le traité international sur les polluants organiques persistants (POP) oblige la communauté mondiale à éliminer progressivement un grand nombre de ces produits chimiques nocifs qui, autrement, se déplaceraient dans le monde entier par le biais du transport atmosphérique.

La réglementation mise en place en 2004 pour interdire certains autres produits chimiques toxiques, notamment les produits à base de PBDE au Canada (les mêmes produits ont été volontairement retirés du marché américain au même moment) a entraîné une baisse des concentrations de ces retardateurs de flamme chez les phoques communs de la mer des Salish (Ross et al. 2013). Le célèbre pesticide DDT a chuté à des niveaux tels que nous n'observons plus d'amincissement des coquilles d'œufs chez de nombreux oiseaux aquatiques. Les rejets de dioxines dans le détroit de Géorgie ont diminué de 95 % depuis que les usines de pâtes et papiers ne sont plus autorisées à utiliser du chlore liquide dans le processus de blanchiment.

Il est essentiel que nous surveillions l'environnement marin et que nous soyons attentifs aux accidents, aux erreurs et aux surprises. C'est ainsi que nous pouvons travailler et endiguer le flux de polluants qui peuvent nuire à la faune, aux stocks de poissons et à la santé humaine. Continuons donc à surveiller, mais prenons aussi le temps de reconnaître que nous avons effectué des changements importants par le passé. Des changements qui ont amélioré la santé de nos écosystèmes côtiers et empêché de nouvelles pertes.

Blog post soumis par le Dr. Peter S. Ross, directeur du Programme de recherche sur la pollution des océans, qui fait partie de l'Institut de recherche sur les océans côtiers, au Centre des sciences marines de l'Aquarium de Vancouver. 

Références:

  1. Hickie, B.E., Ross,P.S., Macdonald, R.W., et Ford, J.K.B. 2007. Killer whales(Orcinus orca) face protracted health risks associated with lifetime exposure to PCBs. Environ.Sci.Technol. 41 : 6613-6619.
  2. Mos, L., Morsey,B., Jeffries, S.J., Yunker,M., Raverty, S., De Guise, S., et Ross, P.S. 2006. Both chemical and biological pollution contribute to immunological profiles of free-ranging harbor seals. Environ.Toxicol.Chem. 25 : 3110-3117.
  3. Ross, P.S., Ellis,G.M., Ikonomou,M.G., Barrett-Lennard,L.G., et Addison,R.F. 2000. High PCB concentrations in free-ranging Pacific killer whales, Orcinus orca: effects of age, sex and dietary preference. Mar.Pollut.Bull. 40 : 504-515.
  4. Ross, P.S., Noël, M., Lambourn,D.M., Dangerfield, N.J., Calambokidis,J.C., et Jeffries,S.J. 2013. Declining levels of PCBs, PBDEs, PCDEs and PCNs in harbor seals from the Salish Sea. Progress in Oceanography 115 : 160-170.

Posté le 17 mars 2015 par Vancouver Aquarium

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