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Par Amanda Weltman, Ocean Wise Assistante de recherche et de données sur le terrain

Vous êtes-vous déjà demandé ce que cela pouvait être de visiter une galerie d'art... sous l'eau ?

Si c'est le cas, vous serez agréablement surpris d'apprendre que ce rêve est devenu une réalité à Howe Sound/Atl'ka7tsem/Txwnéwu7ts. En effet, si vous avez fait de la plongée au parc marin provincial de Porteau Cove au cours de la dernière année, vous avez peut-être découvert de nouveaux ajouts artistiques dans le parc.

Deux sculptures submergées au parc provincial marin de Porteau Cove.

Pourquoi sont-elles là ? Il y a plus d'un an, quatre sculptures ont été placées sous l'eau à Porteau Cove dans le cadre d'un projet visant à évaluer l'efficacité des récifs artificiels pour attirer la vie marine.

Plus précisément, nous voulions voir s'il s'agissait d'un outil approprié pour la restauration de l'habitat des sébastes. Cependant, au lieu de fabriquer un récif artificiel à partir de blocs de béton, de pneus de voiture ou d'un navire, comme on peut le voir en plongeant sur ce type d'habitat artificiel, nous voulions également savoir si les sébastes utiliseraient un habitat spécialement conçu pour eux. Enfin, comme ce projet faisait appel à l'art public, il nous a donné une autre occasion de voir si les projets de restauration artistique pouvaient être utilisés comme un outil pour sensibiliser les gens à la conservation des océans.

Les populations de sébastes ont considérablement diminué dans les années 1990, principalement en raison de la surpêche, et leur nombre n'a pas augmenté de manière significative depuis la mise en place de mesures de protection au début des années 2000. Ces poissons à longue durée de vie et à maturation lente sont vulnérables à la surpêche en raison de leur petit domaine vital et du temps qu'ils mettent à atteindre la maturité et à produire des jeunes. Les sébastes jouent un rôle important dans la chaîne alimentaire, s'attaquant aux petits poissons et aux invertébrés, et constituant une source de nourriture pour des animaux plus grands comme la morue-lingue et les otaries. La disparition d'une espèce peut avoir des effets catastrophiques sur l'ensemble de l'écosystème, c'est pourquoi il est important de protéger ces poissons.

Grâce à une série d'ateliers et de réunions, dix artistes de l'université polytechnique de Kwantlen et de l'université de Colombie-Britannique ont créé neuf sculptures uniques qui incorporent différentes caractéristiques de l'habitat du sébaste : des cachettes, des fissures et des crevasses pour se reposer, des voies d'évasion pour échapper aux prédateurs et même des séparations pour éviter les conflits territoriaux. Il ne restait plus qu'à mettre les sculptures dans l'océan et à attendre de voir ce qui allait se passer.

Les neuf sculptures finales utilisées pour créer les récifs artificiels.

Cela fait plus d'un an que les sculptures ont été placées à Porteau Cove et jusqu'à présent, nous avons enregistré 41 espèces différentes sur le récif. Des animaux comme les crabes de roche rouges, les chabots à écailles, les flabellins rouges et les tuniciers transparents. Nous trouvons même des algues qui poussent sur les sculptures, ce qui, avec le temps, peut fournir un abri supplémentaire et modifier superficiellement l'aspect des sculptures elles-mêmes (un effet secondaire intéressant de l'art vivant). Bien qu'aucun sébaste n'ait encore été observé sur ce site, les récifs artificiels mettent généralement plusieurs années à s'établir. Nous espérons donc qu'avec une surveillance continue, nous verrons un jour des sébastes y vivre.

Un chabot à tête écailleuse sort sa tête d'un tube. Photo par Amanda Weltman.

Mais ce n'est pas tout. Si vous avez fait le calcul, Porteau Cove ne compte que quatre des neuf sculptures, alors où sont les autres ? Plus tôt cette année, avant les arrêts de travail dus à la pandémie, nous avons créé un deuxième récif à un autre endroit de Howe Sound avec les cinq sculptures restantes. Nous sommes récemment allés inspecter le site pour voir ce qui avait "emménagé" et, à notre grande joie, le premier animal repéré était un sébaste à dos blanc qui se reposait sur l'une des sculptures ! Bien qu'une surveillance plus poussée doive être effectuée au fil du temps, il s'agit d'un signe positif indiquant que le sébaste peut choisir d'utiliser les récifs conçus de manière artistique comme habitat.

Un sébaste à dos blanc se repose sur une sculpture sous-marine tandis qu'un plongeur sous-marin observe une deuxième sculpture à l'arrière-plan. Photo par Amanda Weltman.

Curieux de voir ces sculptures de vos propres yeux ? Vous voulez contribuer à la recherche sur le récif ? Si vous êtes plongeur.euse, vous pouvez soumettre un relevé de vos observations depuis Porteau Cove dans le cadre d'un projet science citoyenne visant à suivre le recrutement sur le récif. Les plongeur.euse.s sont également encouragé.e.s à faire preuve de créativité et à prendre des photos des sculptures. Après tout, c'est de l'art vivant, et qui sait ce qu'on y trouvera ensuite.

Ce projet n'aurait pas été possible sans le soutien financier d'Environnement et Changement climatique Canada, de Lafarge Canada et de Greenbarn Potters Supply Ltd.

Un crabe de roche rouge trouvé sur une sculpture. Photo par Jeremy Heywood.

Posté le 18 novembre 2020 par Ocean Wise

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