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Le son voyage cinq fois plus vite et beaucoup plus loin dans l'eau que dans l'air, alors que la lumière, comme tous les plongeurs le savent, ne transmet que de courtes distances dans l'eau. Dans l'obscurité du monde sous-marin, les animaux marins utilisent l'ouïe comme les animaux terrestres utilisent la vue - pour naviguer, éviter les dangers, rester avec les membres du groupe et trouver de la nourriture.

Si la plupart des gens ont entendu des enregistrements des appels d'une beauté obsédante des baleines et du bavardage des dauphins, des animaux marins plus petits, comme les poissons et les invertébrés, dépendent également du son. Par exemple, certains poissons et crevettes utilisent le son pour définir leurs territoires de reproduction, et les sons produits par d'autres jouent un rôle dans le maintien des bancs.

Les activités humaines telles que la navigation et l'exploration sismique produisent de grandes quantités de bruit - un bruit qui ne cesse d'augmenter. Par exemple, dans le Pacifique ouvert, l'intensité des bruits sous-marins a doublé chaque décennie depuis les années 1960. Ce bruit sous-marin crée un "brouillard acoustique" qui réduit la capacité des animaux marins à acquérir des informations sur leur environnement.

Le bruit sous-marin peut avoir toute une série d'effets sur les animaux marins : il peut étouffer les cris qu'ils utilisent pour communiquer, les sons d'écholocation qu'ils utilisent pour naviguer et localiser leur nourriture, ainsi que le bruit des prédateurs. Il peut les amener à éviter les zones où ils se rendraient normalement pour chercher de la nourriture ou un abri pour leurs petits et les pousser à adopter des habitudes dangereuses ou inadaptées. L'exposition chronique ou aiguë au bruit peut également entraîner une perte auditive temporaire ou permanente, comme c'est le cas pour les humains.

De nombreuses activités humaines constituent des menaces pour les animaux marins, comme la surpêche, les engins de pêche abandonnés, la perte d'habitat et la contamination chimique. Le bruit sous-marin représente une autre menace pour les animaux marins, dont de nombreuses espèces sont déjà confrontées à un déclin rapide de leur population.

Que pouvons-nous faire ?

  • Les navires n'ont pas à être aussi bruyants qu'ils le sont. Des facteurs tels que les vibrations de la coque, le bruit du moteur et la cavitation de l'hélice contribuent tous à l'"empreinte" acoustique d'un navire et varient considérablement en fonction de la conception et de l'état du navire. Heureusement, les modifications qui rendent les navires plus silencieux sont relativement simples et les rendent généralement plus économes en carburant, ce qui constitue une incitation économique à la réduction du bruit.
  • Des programmes tels que l'Alliance verte - une initiative volontaire qui vise à réduire l'empreinte environnementale des opérations de transport maritime - ont un grand potentiel pour inciter davantage à la réduction du bruit.
  • Le Canada prend des mesures pour protéger nos environnements marins - grâce à des initiatives comme le Partenariat de planification marine (PPM) en Colombie-Britannique entre les Premières nations et la province, le Réseau national d'aires marines protégées de Pêches et Océans Canada dans les trois océans, et le Plan national de conservation du gouvernement fédéral. Les dispositions de la Loi sur les espèces en péril relatives à la protection des habitats essentiels peuvent également prévenir ou inverser la dégradation des habitats causée par le bruit.

La pollution sonore sous-marine est une menace sérieuse et croissante. Heureusement, des solutions efficaces sont bien comprises et beaucoup plus simples et abordables que les solutions à de nombreuses autres menaces pour les environnements marins, comme le changement climatique et l'acidification des océans. De plus, il s'agit d'une question qui a récemment suscité un intérêt public considérable au Canada et dans certaines autres parties du monde, notamment aux États-Unis et en Europe. À la lumière de ces faits, nous sommes prudemment optimistes et pensons que cette question recevra bientôt l'attention qu'elle mérite de la part des décideurs politiques.

Lance Barrett-Lennard et Kathy Heise sont des chercheurs de l'Aquarium de Vancouver. Ils sont de passage à Ottawa cette semaine pour prendre la parole à l'occasion de l'événement " L'océan sur la colline " organisé par le WWF-Canada et le Caucus multipartite sur les océans afin de sensibiliser le public au bruit des océans et aux mesures que nous pouvons prendre pour atténuer les dommages qu'il cause aux animaux marins.

Posté le 31 mars 2014 par Ocean Wise

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